Repeat after me : my tailor is rich !
Bon, je ne sais pas si José Cabral ( O Alfaiate Lisboeta ou the Lisbon Tailor ) est riche mais toujours est-il que ce jeune homme de 30 ans est banquier de profession.
Banquier ? Mais qu'est-ce que cela a à voir avec la mode ? Rien et c'est en cela que réside tout l'intérêt ! José nous démontre par ses activités dissonantes qu'il a une personnalité riche ( voyez finalement qu'il est riche ) et complexe, une personnalité à multiples facettes...
Ce trentenaire qui a fait des études de sociologie à la fac et a travaillé un temps comme chef de cabine pour une compagnie aérienne avoue ne s'être jamais intéressé à la blogosphère et encore moins au monde de la mode avant sa collision accidentelle avec le blog de Scott Schuman : the Sartorialist.
Séduit par les photos de Street Style de ce grand photographe, il a alors le désir de construire un blog sur ce même thème... C'est ainsi qu'est né " O Alfaiate Lisboeta " !
José partait de rien : pas de matériel, pas de formation dans le domaine de la mode mais une terrible envie d'aller vers les gens, de les découvrir...
L'aventure a commencé en janvier 2009 et si aujourd'hui José Cabral travaille toujours dans une banque à Terrugem ( petite ville située à une quarantaine de kilomètres de Lisbonne ) il mène, le succès et la reconnaissance aidant, une seconde vie bien remplie. Plusieurs fois distingué en tant que blog de l'année, plusieurs fois interviewé à la télé, le jeune homme possède depuis septembre 2010 une colonne quotidienne dans le journal " O Metro "...
Tombée à mon tour sous le charme de ses clichés, j'ai voulu en connaître un peu plus sur ce fameux Zé ( diminutif de José ) et lui ai proposé une interview. Mais attention, pas le sempiternel interrogatoire auquel il a maintes fois répondu. Voici donc l'interview " révélation " à 33 questions. Savez-vous ce qui m'a inspirée ? Mais non pas la bière ! Pffffffff ! L'âge du Christ !
Alors José Cabral, il est temps de te libérer de tes secrets et de nous montrer qui tu es !
Jingle ! On ne bouge pas pendant la pub ( pour ceux qui ne connaîtraient pas, sachez que c'est emprunté à Thierry Ardisson et sa défunte émission : tout le monde en parle ) !
http://www.tlmp.net/samples/groove-is-in-the-heart-Dee-Lite.mp3
Interview "révélation" : 3 interviews et 33 questions !
Interview " noir ou blanc... "/ Entrevista " Preto o branco..."
1- Paris ou Londres ? Paris ou Londres ?
Milão pode ser? Adoro Paris e Londres mas prefiro cidades onde, facilmente, me possa deslocar a pé de um lado para o outro.
Je peux choisir Milan ? J'adore Paris et Londres mais je préfère les villes où je peux facilement me déplacer à pied.
2- Cravate ou noeud papillon ? Gravata ou laço ?
tenho ali um ou dois laços mas acho que nunca os usei em ocasiões que não fossem festivas ou temáticas. como sou bancário uso gravata no dia-a-dia e, quando chega o fim-de-semana, faço por andar o mais descontraído possível.
J'ai un ou deux noeuds papillons mais je ne les ai jamais portés en dehors de fêtes ou de soirées à thème. Comme je travaille dans une banque, je porte une cravate tous les jours alors quand arrive le week-end, je m'habille de façon plus décontractée.
3- Slip ou caleçon ? Slip ou boxer ?
boxers.
Caleçon.
4- Mozart ou électro ? Mozart ou música electro ?
música clássica é raro, électro às vezes, quando saio à noite.
La musique classique , j'en écoute rarement. La musique électro, cela m'arrive parfois, quand je sors le soir.
5- Don Juan ou Roméo ? Dom João ou Romeu ?
uma vez que tanto um como outro acabam por morrer prematuramente preferia uma 3ª via.
Comme tous les deux finissent par mourir de façon prématurée, j'aimerais plutôt suivre une autre voie.
6- Thé ou café ? Chá ou café ?
chá. bebo pouco mas café ainda menos.
Je bois très peu de thé et encore moins de café.
7- Chat ou chien ? Gato ou cão ?
cão.
Chien.
8- Au lit : gauche ou droite ? Na cama : direita ou esquerda ?
"ladies first!".
Les dames d'abord !
9- Ville ou campagne ? Cidade ou campo ?
cidade. mas gosto dos encantos do campo e da sua simplicidade.
Ville. Mais j'aime la beauté et la simplicité de la campagne.
10- Hamburger ou toast au caviar ? Hambúrguer ou torrada com caviar ?
é raro comer um hamburguer mas caviar ainda menos.
Je ne mange pas souvent de Hamburgers et encore moins de caviar.
11- Bon élève ou cancre ? Bom aluno ou mau aluno ?
mau acho que nunca fui.
Je ne pense pas avoir été mauvais à l'école.
12- Actuellement : duo ou solo ? Actualmente : sozinho ou acompanhado ?
sozinho.
Solo.
Interview " portrait chinois..." / Entrevista " retrato chinês... "
13- Si tu étais une couleur ? Se fosses uma côr ?
vermelho.
Le rouge.
14- Si tu étais une odeur ? Se fosses um cheiro ?
é um sentido que tenho pouco apurado. tanto é que não uso sequer perfume.
C'est un sens qui n'est pas très développé chez moi. Du coup, je ne porte même pas de parfum.
15- Si tu étais un écrivain ? Se fosses um escritor ?
Os Maias foi muito provavelmente o livro que mais me marcou. assim sendo talvez responda Eça de Queirós.
Les Maia est le livre qui m'a le plus marqué alors je répondrais certainement Eça de Queirós.
16- Si tu étais une chanson ? Se fosses uma canção ?
não consigo deixar de achar um bocado amaricado ver-me como uma canção.
Je ne parviens pas à m'ôter de l'esprit que s'identifier à une chanson est quelque chose de plutôt efféminé.
17- Si tu étais un film ? Se fosses um filme ?
o meu preferido é talvez o Cinema Paraíso. o que não significa que mereça representá-lo na forma humana.
Mon film préféré est très certainement "Cinéma paradiso". Cela ne signifie pas pour autant que je mérite de l'incarner, hein ?!
18- Si tu étais un personnage historique ? Se fosses um personagem histórico ?
não seria o Ghandi mas é provavelmente o líder dos líderes. tenho também um certo fascínio pelo Martin Luther King, admiro a sua causa.
Je n'oserais pas dire Ghandi mais il est pour moi le plus grand des leaders. J'ai aussi beaucoup d'admiration pour Martin Luther King et sa cause.
19- Si tu étais un animal ? Se fosses um animal ?
eu sou um animal.
Je suis un animal.
20- Si tu étais un végétal ? Se fosses uma planta ?
não me consigo ver como um vegetal.
Je ne parviens pas à m'imaginer en plante.
21- Si tu étais une ville ? Se fosses uma cidade ?
Madrid.
22- Si tu étais personnage de fiction ? Se fosses um personagem de ficção ?
não me ocorre nenhuma. em criança responderia seguramente Indiana Jones.
Là, je n'en ai aucune idée mais tout petit, j'aurais choisi Indiana Jones.
23- Si tu étais une devise, une citation ? Se fosses um provérbio, uma citação ?
é redutor. mal seria se me conseguisse ver definido num provérbio ou citação.
C'est très réducteur. Cela ne serait pas terrible si j'arrivais à me définir en tant que proverbe ou citation.
Interview " chez le psy..." / Entrevista " em casa do psicólogo..."
24- Petit tu étais... ? Quando eras pequeno eras... ?
era um bocado problemático, andava à sempre à chapada ou metido em confusões.
J'étais un gamin à problèmes, je me battais beaucoup ou me retrouvais tout le temps dans des disputes.
25- Que disent de toi tes amis ? Que dizem de ti os teus amigos ?
se forem mesmo amigos suponho que digam bem. sinceramente acho que confiam em mim. por outro lado talvez se queixem do meu mau feitio.
S'il s'agit de vrais amis, je pense qu'ils doivent dire du bien de moi. Je crois sincèrement qu'ils peuvent compter sur moi. Ceci étant, il est possible qu'ils se plaignent de mon mauvais caractère.
26- Et tes amies ? E as tuas amigas ?
se forem estritamente amigas suponho que dirão o mesmo que os meus amigos.
Si ce sont juste des amies et rien de plus alors je pense qu'elles doivent dire la même chose que mes amis ( au masculin ).
27- Un lieu propice à la méditation ? Um lugar para a meditação ?
a verdade é que medito muito pouco. mas devias...
Pour être franc, je médite très peu mais je devrais.
28- La personne que tu aimes le plus ? A pessoa que mais amas ?
a minha irmã.
Ma soeur.
29- Que serais-tu capable de faire par amour ? O que eras capaz de fazer por amor ?
pela minha irmã faço tudo.
Pour ma soeur, je serais prêt à tout.
30- Un défaut que tu ne parviens pas à corriger ? Um defeito que não es capaz de corrigir ?
sou impulsivo.
Je suis impulsif.
31- A qui aimerais-tu dire merci ? Quem gostavas de agradecer ?
aos meus pais.
Mes parents.
32- Comment t'imagines-tu dans vingt ans ? Como imaginas a tua vida daqui a vinte anos ?
essa pergunta costuma ser feita com uma margem temporal de cinco anos e eu, mesmo assim, nunca consigo responder. quando falamos de 20 anos tudo parece parecer ainda mais imprevisível mas uma coisa ao menos me parece (relativamente) segura. serei pai.
Habituellement, on pose cette question avec un laps de temps réduit à 5 ans et je n'arrive déjà pas à y répondre. Alors si on part sur 20 ans, tout me semble encore plus incertain. Il y a cependant une chose qui me semble relativement sûre : dans 20 ans, j'aurai des enfants.
33- Qui aimerais-tu retrouver au paradis ? Quem gostavas de encontrar no paraíso ?
aqueles de quem mais gosto.
Ceux que j'aime le plus.
Pour terminer, j'aimerais beaucoup que tu choisisses la photo que tu préfères sur ton blog et que tu nous expliques pourquoi. Para terminar, gostava muito que tu escolhesses a fotografia do teu blog(ue ) que preferes e que desses uma explicação.
adoro o contra luz desta fotografia. além do mais é a minha irmã.
J'adore la lumière en contre-jour sur cette photo. En plus de ça, il s'agit de ma soeur.
Tu as aujourd'hui plus de 6000 connections par jour sur ton blog, comment imagines-tu l'avenir ? Tu hoje tens mais de 6000 pessoas por dia que se conectam ao teu blog(ue ), como imaginas o futuro ?
imagino-o sempre como um blog. cada vez mais envolvido e interligado a outros projectos mas sem deixar de ser aquilo que é e sempre foi - um blog.
J'imagine que ça restera toujours un blog. Il sera de plus en plus investi et relié à d'autres projets mais continuera à fonctionner sous sa forme initiale.
Un petit scoop sur un projet à court terme ? Uma informação que ainda ninguem sabe só para nós ?
2ª feira inauguro uma crónica semanal (para além da coluna diária que já tenho) no jornal Metro. estou muito contente porque é uma crónica que junta fotografia e texto. que junta precisamente aquilo que mais gosto de fazer no meu blog: a foto (que evoca o estilo) e o texto (a crónica urbana). uma crónica que ilustra exactamente aquilo que eu acho que torna o meu blog um tanto ou quanto diferente de todos os outros blogs de street style. a sua componente de crónica.
Lundi prochain, j'inaugure une rubrique hebdomadaire ( en plus de la colonne qui m'a déjà été attribuée ) dans le journal Metro. Je suis ravi car c'est un espace qui associe photo et texte. C'est précisément ça que j'aime faire sur mon blog : réunir la photo et l'écriture ( il y a d'un côté le style vestimentaire et de l'autre la chronique urbaine ). C'est cette composante qui rend mon blog différent des autres blogs de street Style.
Un message à transmettre aux lecteurs français de ce blog ? Que gostavas de dizer os leitores deste blog( ue ) ?
que tenho imensa pena de não ter uma versão em língua francesa do meu blog.
Je suis très triste de pas avoir une version de mon blog en français.
Merci à toi Zé ( diminutif de José ) pour cette jolie interview...
P.S. " O Alfaiate Lisboeta " est maintenant sur BLOG'LOVIN. Si vous avez aimé cet article et le précédent qui lui sont entièrement consacrés, je vous encourage à suivre José Cabral et à voter pour ses photos. Il le vaut bien, non ? ;-)
Merci à Val ( Isis Potins ) et Elo ( ParisTempsLibre ) pour vos conseils...
Pour les curieux ou curieuses en littérature...
Le chef d'œuvre du roman portugais du XIXe siècle, à la fois roman d’amour romantique et fresque évoquant une société bourgeoise décadente dans une Lisbonne fin de siècle. Cette chronique féroce d'une famille de la bonne société reste la peinture de référence de la Lisbonne des décennies 70 et 80 du XIXe siècle.
Os Maias, ce roman d’Eça de Queiroz (ou Queirós) écrit en 1888 et traduit français en 1956 par Paul Teyssier, réédité en 1971, est reparu en 1997 chez Chandeigne dans une version revue et corrigée.
« Les Maia, paru en 1888, est indubitablement son chef-d'œuvre. Il appartient au genre des romans "cycliques" où l'on suit le destin non seulement d'une personne, mais d'une famille, précédant ainsi Les Buddenbrooks de Thomas Mann et la Forsyte Saga de Galworthy.
Le nœud de l'action est une sulfureuse histoire d'amour dans le goût romantique, mais le grand intérêt du récit est ailleurs : dans la peinture d'une société bourgeoise décadente; dans l'évocation de la ville de Lisbonne qu'arpente le héros, Carlos de Maia, de la rue des "Janelas Verdes" jusqu'au Chiado ; enfin dans le personnage d'Ega, type du Portugais cultivé, hyperconscient, cosmopolite, enclin à dénigrer son pays auquel il est profondément attaché - comme Eça lui-même.
À la fois histoire d'une passion fatale, peinture de mœurs objective et virulente satire, ce livre, dont le rythme rappelle les romans anglais par son style à la fois lumineux, attendri et ironique, a immortalisé Lisbonne dans la littérature. » (présentation de l’éditeur)
« Le roman le plus ambitieux et celui à plus grande haleine, Os Maias, (1888), où il versera toute son expérience accumulée d’auteur de fiction, "tout ce que j’avais dans le sac", comme il a avoué. À côté d’un drame à saveur classique, l’inceste entre frère et sœur, se déroule dans ce roman le panorama du Portugal du XIXe, chargé de décadence, désistement et désillusion, qui pourra être perçu comme une paraphrase littéraire du Portugal Contemporãneo, de son ami Oliveira Martins. La critique contemporaine, mal préparée pour accueillir une œuvre s’éloignant des modèles français qui lui servaient habituellement de référence, n’a pas compris, de façon générale, ce qu’il y avait de nouveau dans ces deux volumes qui ne seraient correctement évalués qu’environ un demi-siècle plus tard. » (extrait d’un article d’A. Campos Matos, Institut Camões, avril 2000)
« Roman fin de siècle (il paraît en 1888), Les Maia porte en germe le conflit d'époque et de génération. Derrière la fatalité des amours tragiques, se dessine en filigrane, une manière d'autoportrait. Au faîte de sa carrière, l'écrivain, alors âgé de 43 ans, se retourne sur l'étudiant qu'il fut. Le très beau Carlos da Maia et son double efflanqué João da Ega, "révolutionnaire et bambochard" seraient en somme l'idéal de jeunesse et sa caricature.Fils de grande famille mais épris de médecine - "la vie pour de bon, pratique et utile" - logé dans un véritable palais mais lisant Proudhon et Auguste Comte, Carlos ouvre ses portes aux révolutionnaires et aux poètes bohèmes, pour d'"ardentes palabres métaphysiques". Homme de grand style, amateur d'art et fin lettré, il aspire à "la gloire nationale". Nourrissant de grands projets pour sortir le pays du "gâchis", il songe déjà à la statue qu'on lui élèvera mais n'entreprend jamais la plus petite action. Au fond, il n'a qu'un rêve : "créer un cénacle de dilettantisme et d'art (...) lancer la Revue qui serait la suprême orgie intellectuelle. Tout cela annonçait un hiver "d'un chic fou". Et l'on sait que le dilettantisme fut le dernier refuge de l'écrivain. » (extrait d’un article de Maiä Bouteillet, Le Matricule des Anges).